Mythe - Orphée séduit la nature - extrait du livre X des Métamorphoses d’Ovide

Orphée séduit la nature

  • Dans cet extrait du mythe d’Orphée tel qu’il a été rapporté par Ovide dans ses Métamorphoses (X, 86-105), on découvre Orphée qui, grâce à la mélodie de ses chants et de sa lyre, charme la nature au point que les arbres lui obéissent et accourent à sa rencontre.
  • Une colline à son sommet se terminait en plaine. Elle était couverte d’un gazon toujours vert ; mais c’était un lieu sans ombre. Dès que le chantre immortel [Orphée] , fils des dieux, s’y fut assis, et qu’il eut agité les cordes de sa lyre, l’ombre vint d’elle-même. Attirés par la voix d’Orphée, les arbres accoururent ; on y vit soudain le chêne de Chaonie, le peuplier célèbre par les pleurs des Héliades, le hêtre dont le haut feuillage est balancé dans les airs, le tilleul à l’ombrage frais […]. Vous accourûtes aussi, lierres aux bras flexibles, et avec vous parurent le pampre amoureux et le robuste ormeau qu’embrasse la vigne. La lyre attire enfin l’arbre d’où la poix découle, l’arbousier aux fruits rouges, le palmier dont la feuille est le prix du vainqueur […]. Au milieu de cette forêt qu’on vit obéissant au charme des vers, parut aussi le cyprès, verdoyante pyramide, jadis jeune mortel cher au dieu dont la main sait également manier l’arc et la lyre.

Livre X des Métamorphoses d’Ovide.